57 Ma Maman Chérie.

    

 

J'étais en pleine chimio ce jour. 

Elle ne le sera jamais.

  

C'est l'envie, ce soir, de fuir la réalité,

Où d'accepter la vie telle qu'elle est.

Mais je sens en moi, comme un mal profond,

Qui me ronge jour après jour,

Par la peur de te perdre un jour.

Devant moi, s'installe la table du fatal destin,

Entre la vie, la souffrance et l'espérance !

Et l'irréprochable jour du lendemain. 

Se déroulent devant mes yeux si souvent,

Toute ta jeunesse, ton élégance,

Tes talons, ton parfum, ton tailleur,

Ton sac à main. Tu étais belle Maman.  

 

De ta mine claire, le regard bleu et profond et si lointain,

Cette jolie femme, c'est ma Mère, et que je suis fière.

Qui reste dans mon cœur ma lumière. 

Mais aujourd'hui…

Cette longue carte de la vie et du temps est remplie…

Tendrement, je te regarde Maman.

Elle ne sait plus ni me comprendre ni me parler,

Depuis plusieurs années.

Je regarde avec tristesse son corps fatigué et usé. 

Qui reste tous les jours dans son fauteuil 

 Maintenant sans récré. 

Devons-nous comprendre dans son regard ?

Peut-être ce terrible désespoir ?

Elle n'attend plus personne,

Elle entend à peine le pendule qui sonne.

De ses journées si longues, sans joie et sans plaisir,

Elle refuse, elle s'accroche, elle ne veut pas Mourir.

Les yeux cernés, les traits tirés

Avec un sourire d'un bébé. 

Le dos voûté par toutes ses années,

Ni trop grosse ni trop mince, elle s'en moque,

Elle ne cherche plus le prince !

Elle ne sait plus me raconter encore et encore

Ses belles histoires qui étaient gravées

Dans sa Mémoire.  

 Mais pour moi, à tout jamais, elle restera dans mon Cœur

Ma plus belle fée du bonheur.

Mon poème ressemble bien aux autres,

Mais celui-ci, c'est moi qui l'écris pour te dire,

Je t'aime ma Maman chérie. 

Attends un peu avant de partir,

Pour que je guérisse complètement, pour avoir la force à me

Soutenir pour ce jour de chagrin qui m'attend. 

En février 2019, tu t'endors une dernière fois,

Doucement, sans faire de bruit.

Rejoindre Papa au ciel, tu es partie.

Elle sait sûrement à présent que j'ai la force, je suis guérie.  

Avec que des larmes de tendresses. 

Pour toi ma Maman chérie

" Ta fille Moumoune " 

(Juin 2007)