Ils sont si bien élevés, les gosses qui meurent de faim.
Ils ne parlent pas la bouche pleine, ils ne gâchent pas leur pain.
Ils ne jouent pas avec la mie, pour en faire des boulettes.
Ils ne font pas de petits tas, au bord de leur assiette.
Ils ne font pas de caprice, ne dis pas ‘je n'aime pas.’
Ne fonds pas la grimace, quand on enlève un plat.
Eux, ils ne trépignent pas, pour avoir des bonbons,
Ils ne donnent pas au chien, le gras de leur jambon.
Ne cours pas dans vos jambes, ne grimpe pas partout.
Ils ont le cœur si lourd, qu’ils vivent à genoux.
Pour leur repas, ils attendent sagement.
Ils pleurent quelquefois, quand ça dure trop longtemps…
Non, non, rassurez-vous, ils ne vont pas crier.
Ces petits enfants là, ils sont trop bien élevés,
Eux, pleurent sans bruit, on ne les entend pas.
Ils sont si petits, qu’on ne les voit même pas.
Ils savent qu’ils ne peuvent, rien attendre de leur mère,
Ils cherchent stoïquement, du riz dans la poussière.
Mais ils ferment les yeux, quand l’estomac se tord.
Quand la douleur atroce, irradie tout leur corps,
Non, non, soyez tranquilles, ils ne vont pas crier.
Ils n’en ont plus la force, seuls leurs yeux peuvent parler,
Ils vont croiser leur bras, sur leur ventre gonflé.
Ils vont prendre la pose, pour faire un bon cliché…
Ils mourront doucement, sans bruit, sans déranger.
Ces petits enfants là, ils sont si bien élevés…
Paroles
La gosse n'a pas six ans.
Et jamais un sourire
N'adoucis pas en passant.
Son visage de cire
Ses yeux profonds et bleus
N'ont pas l'air de comprendre
Qu'on soit si malheureux
À un âge aussi tendre
C'est l'enfant de la misère.
Qui est passée près de vous.
Qui ne reçoit pas de sa mère.
Que des injures et des coups
Le long des rues de la ville
Elle tend sa petite main.
Disant de sa voix fragile
Donnez-moi un peu de pain.
Et quand le soir, à demi-morte
Elle n'apporte qu'un peu d'argent.
Elle n'ose pas franchir la porte.
Car elle sait ce qui l'attend
C'est l'enfant de la misère.
Qui est passée près de vous.
Qui ne reçoit pas de sa mère.
Que des injures et des coups
Un beau soir de printemps
La mère un peu plus ivre
La prend brutalement.
L'attache au lit de cuivre
Et se met à frapper
À larges coups sonores
Sur le corps décharné
De l'enfant qui l'implore
C'est l'enfant de la misère.
Que l'on vient de ramasser
Dans le sang et la poussière
Comme un pauvre oiseau blessé
On la prend et la console.
On la met dans un lit blanc.
Mais déjà, la vie s'envole.
De son petit corps tremblant
C'est alors qu'un homme se penche.
Et vient lui demander tout bas
Avec l'espoir d'une revanche
C'est bien ta mère qui t'a fait ça?
Mais l'enfant de la misère
Murmure très doucement
Avant de quitter la Terre
Non, ce n'est pas ma maman.
Source : Musixmatch
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